Je me positionne avant tout comme une médiatrice interculturelle car je suis sollicitée souvent dans le cadre des conflits impliquant la différence culturelle.
La médiation est un mode alternatif de résolution des conflits qui est utilisé dans le domaine privé (conflits entre particuliers), public (conflits entre particulier et institution), dans l’entreprise et entre entreprises.
Il existe de ce fait plusieurs types de médiation (judiciaire ou conventionnelle, médiation familiale, civile, commerciale ou pénale, médiation interculturelle, sociale, institutionnelle etc.). Dans tous les cas, il s’agit d’un processus structuré qui repose sur la volonté des participants de rétablir les liens, de prévenir ou de régler des conflits à l’aide d’une personne tierce. Ce tiers, le médiateur, a pour vocation de favoriser la circulation de la parole entre les deux parties afin qu’ils puissent comprendre mieux la situation et de trouver la solution la plus optimale pour eux. Le médiateur n’intervient pas sur un mode directif, il ne propose pas de solution, ni ne se met à la place d’une des parties, sa position est celle de la neutralité et de l’écoute attentive.
La neutralité, l’indépendance, la confidentialité mais aussi la bienveillance lui permettent de comprendre tous les points de vue pour ensuite favoriser la rencontre et la communication entre les parties enfermées chacune dans son monologue.
La médiation est un espace, un processus et un savoir-faire qui permet d’enclencher une dynamique d’échange, de dialogue, de transformation. Le conflit devient alors non pas un espace clos où se confrontent les points de vue exclusifs et irréconciliables, mais un catalyseur de changement.
Comment ça marche?
La médiation judiciaire est engagée sur proposition du juge. La médiation conventionnelle repose sur l’accord libre des parties avant ou après l’apparition du litige.
Dans les deux cas, le médiateur est choisi par les deux paries. Lors de la première rencontre sont présentées les règles de la médiation : la confidentialité qui engage tous les participants, le respect de la parole de l’autre , l’indépendance et la neutralité du médiateur. Les aspects matériels et notamment les honoraires sont établis à ce moment là, et dans la plupart des cas, les parties signent une convention qui précise toutes ces questions.
La durée de la médiation peut aller de plusieurs heures à plusieurs mois. Mais quelle que soit cette durée son coût matériel et surtout émotionnel est de loin inférieur à celui d’un litige au tribunal dont l’effet de boule de neige en ce qui concerne les dépenses matérielles et l’accumulation des vécus et des ressentis négatifs est notoire.
Il reste à dire que le moment le plus difficile est souvent celui de l’engagement dans ce processus. La médiation demande en effet beaucoup de courage: celui de permettre une remise en question de ses croyances, convictions, attitudes, celui d’écouter et d’entendre d’autres points de vue et d’autres raisons, celui enfin de vivre une nouvelle expérience.