Le rôle de l’angoisse dans la construction du soi et dans la dynamique familiale selon Murray Bowen (2)

La triangulation.

Chaque fois qu’un système familial dépasse un certain seuil d’angoisse, apparaît la triangulation: les relations duelles deviennent de plus en plus instables, puis cèdent place aux relations à trois participants. Ce mécanisme n’est en soi ni bon ni mauvais

La triangle est une dyade plus un tiers qui fait figure d’outsider. C’est un processus continuel, en mouvement. L’accroissement d’angoisse provoque un malaise et pousse un des membres d’une dyade à rechercher un interlocuteur extérieur. Quand il n’y a pas d’angoisse excessive, les triangles peuvent rester invisibles. Ainsi, la triangulation est un trait typique des systèmes familiaux où l’angoisse prédomine.

 

 

Qui s’assemble se ressemble et les niveaux de différenciation sont identiques chez les membres d’un couple.

Chaque conjoint amène avec lui dans le mariage ses attitudes émotionnelles, sa réactivité, sa sensibilité etc. acquises dans la relation triangulaire enfantine.

En cas d’angoisse, ces structures sont activées chez les deux conjoints et leur interaction fait apparaître un pattern spécifique qui est particulier au couple.

 

4 patterns typiques des couples angoissés : distance émotionnelle (de l’évitement au divorce émotionnel), conflit conjugal (parti de tennis), dysfonctionnement d’un des conjoints et projection du problème sur un enfant.

 

Dans ce dernier cas de figure, le processus commence avec l’angoisse de la mère à laquelle l’enfant répond aussi par l’angoisse. Le parent inquiet devient hyperprotecteur, mais cette attitude débordante motivée par l’angoisse et non pas par les besoins de l’enfant ne fera que fragiliser l’enfant.

 

 

Les implications de la BFST

Une remise en question des notions de la normalité et de la pathologie appliquées aux familles et aux individus.

Le symptôme revisité: il ne signale pas la présence d’une pathologie mais reflète l’état actuel d’une famille. Il remplit une fonction régulatrice, protectrice et prophylactique.

 

Selon la BFST, le symptôme ne signale pas la présence d’une pathologie mais reflète l’état actuel d’une famille. Il remplit une fonction régulatrice, protectrice et prophylactique.

L’objectif principal de la thérapie familiale est renforcer la différenciation de soi individuelle ou systémique. L’unité familiale est en cela une sorte de laboratoire où la différenciation du soi peut être étudiée et travaillée. Par conséquent, le thérapeute doit concentrer son attention sur la gestion du soi. (Bowen préférait le mot coach au mot psychothérapeute).

Le dit coach essaie de progresser au même rythme que la famille sans prendre sur soi le rôle d’expert, de conseiller, sans tomber dans le piège d’altruisme qui risque d’entraîner un burn-out.

Il doit s’occuper de la gestion du soi tout en restant en contact émotionnel avec la famille. Pour le faire, il a besoin de cerner avec précision les processus émotionnels à l’oeuvre.

Il doit connaître ses zones de fragilité et Il lui convient donc de travailler beaucoup sur sa propre différenciation.